Page:La Saga de Nial, trad. Dareste, 1896.djvu/273

Cette page a été validée par deux contributeurs.
253
la saga de nial

Skarphjedin s’approcha de son frère Grim. Ils se mirent à piétiner sur le feu, en se tenant par la main. Quand ils furent au milieu de la salle, Grim tomba à terre, mort.

Alors Skarphjedin s’en alla vers le bout de la maison. À ce moment il y eut un grand fracas, et tout le toit s’effondra. Skarphjedin fut pris entre les décombres et le mur du pignon. Et il ne pouvait plus bouger de là.

Flosi et ses gens restèrent devant l’incendie jusqu’au matin. Et voici venir vers eux un homme à cheval. Flosi lui demanda son nom. Il s’appelait Geirmund et dit qu’il était parent des fils de Sigfus. « Vous avez fait là de grandes choses » dit-il. « On les appellera grandes, et mauvaises aussi, dit Flosi. Mais il n’y a plus rien à y faire maintenant. » « Combien y en a-t-il de morts ? » dit Geirmund. Flosi répondit : « Njal et Bergthora sont morts, et tous leurs fils, et Thord fils de Kari, et Kari fils de Sölmund, et Thord l’affranchi. Mais il peut y en avoir d’autres encore que nous ne savons pas. » Geirmund dit : « Il y en a un que tu nommes parmi les morts, et à qui j’ai parlé ce matin. » « Qui donc ? » dit Flosi. « Kari fils de Sölmund, dit Geirmund. Nous l’avons rencontré, moi et mon voisin Bard, et Bard lui a donné son cheval. Ses cheveux et ses vêtements étaient tout brûlés. » « Avait-il des armes ? » demanda Flosi. « Il avait son épée Fjörsvafni, dit Geirmund, et la lame était toute bleue d’un côté. La voilà ramollie, lui avons-nous dit, moi et Bard. Il a répondu qu’il la tremperait pour la durcir dans le sang des fils de Sigfus et des autres qui ont mis le feu avec eux. » « Qu’a-t-il dit de Skarphjedin ? » demanda Flosi. « Il a dit, répondit Geirmund, que lui et Grim étaient en vie quand ils s’étaient séparés, mais qu’à présent ils devaient être morts. »

— « Tu nous as conté là une nouvelle, dit Flosi, qui ne nous promet ni paix ni repos ; car celui qui nous