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la saga de nial

rent au devant d’eux avec beaucoup de joie. Ils demandèrent si le roi était dans son domaine. On leur dit qu’il y était. À ce moment, Ögmund vint les trouver. Il leur dit que Gunhild les saluait, et aussi qu’elle ne les ferait pas venir chez elle avant qu’ils n’eussent vu le roi, à cause de ce qu’on pourrait dire : « Il semblerait, ajoutait-elle, que je veux les prendre pour moi. Je ferai cependant pour eux tout ce qu’il me plaira. Que Hrut parle sans crainte au roi, et qu’il lui demande de devenir son homme. » — « Et voici, dit Ögmund, un habit que la reine t’envoie. C’est avec cet habit que tu iras trouver le roi. » Et Ögmund s’en alla.

Le jour suivant, Hrut dit à Össur : « Allons chez le roi. » — « Je veux bien » dit Össur ; et ils y allèrent, au nombre de douze. Tous leurs parents et leurs amis étaient là. Ils entrèrent dans la salle où le roi était assis à boire, Hrut s’avança le premier, et salua le roi. Le roi regarda avec attention cet homme bien vêtu qui le saluait, et lui demanda son nom. Hrut se nomma. « Es-tu d’Islande ? » dit le roi. Hrut répondit que oui. « Pourquoi es-tu venu chez nous ? » — « Pour voir votre seigneurie, ô roi, et aussi, parceque j’ai une grosse affaire d’héritage dans ce pays-ci, et j’aurai besoin de votre aide pour qu’il me soit fait droit. » Le roi dit : « J’ai promis qu’il serait rendu justice à chacun dans mon royaume. Mais avais-tu encore autre chose à me dire en venant me trouver ? » — « Seigneur, dit Hrut, j’ai à vous demander une place à votre cour, et de me faire votre homme. » Le roi se taisait, Gunhild lui dit : « Il me semble que cet homme vous fait beaucoup d’honneur ; je suis d’avis que s’il y en avait un grand nombre comme lui à votre cour, elle serait bien garnie. » — « Est-ce un homme sage ? » demanda le roi. « Sage et hardi » répondit-elle. « Je crois bien, dit le roi, que ma mère veut qu’on te fasse comme tu demandes ; cependant, à cause de notre dignité, et de la coutume du royaume, je veux