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la saga de nial

sentence : je veux qu’il soit payé pour Höskuld trois fois le prix d’un homme ; ce qui fait six cents d’argent. À vous de la changer, si cela vous semble trop ou trop peu ». Ils répondirent qu’ils n’en feraient rien. « J’ajoute, dit-il, que la somme sera payée toute entière, ici, au ting ». — « Cela ne me semble guère possible, dit Gissur le blanc ; car ils n’en ont sans doute qu’une petite partie sur eux ». — « Je sais, dit Gudmund le puissant, ce que veut Snorri. Il veut que nous donnions, nous autres arbitres, chacun suivant sa générosité ; et après nous plus d’un fera comme nous ». Hal de Sida le remercia et dit qu’il donnerait volontiers autant que celui qui donnerait le plus. Tous les autres arbitres approuvèrent à leur tour.

Après cela ils s’en allèrent, et il fut convenu que Hal prononcerait la sentence au tertre de la loi. On sonna la cloche, et tous les hommes vinrent au tertre.

Hal de Sida se leva et dit : « Nous nous sommes mis d’accord sur l’affaire confiée à notre arbitrage, et nous avons fixé une amende de six cents d’argent. Nous autres arbitres nous en paierons la moitié, et il faut que la somme toute entière soit payée ici même au ting. Et maintenant j’adresse une prière à toute cette assemblée : c’est que chacun donne quelque chose pour l’amour de Dieu. » Et tous dirent que c’était bien.

Alors Hal prit des témoins de la sentence, pour que nul ne pût la détruire. Et Njal les remercia de la sentence qu’ils avaient prononcée. Mais Skarphjedin était là, qui se taisait, et qui ricanait.

Les gens quittèrent le tertre de la loi, et retournèrent à leurs huttes. Mais les arbitres s’en allèrent au cimetière des hommes libres, et là ils rassemblèrent tout l’argent qu’ils avaient promis de donner. Les fils de Njal apportèrent ce qu’ils avaient, Kari aussi ; et cela faisait un cent d’argent. Njal donna ce qu’il avait ; et c’était un autre cent. Alors on apporta tout