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la saga de nial

tard son fils Höskuld, je me suis dit que jamais je ne ferais avec eux de paix qui dure ; car je voudrais bien être là, quand ils seront tous tués. » « Tu as été assez près d’eux, répondit Flosi, pour tirer d’eux ta vengeance, si tu avais eu le cœur d’un homme. À ce qu’il me semble, tu veux maintenant des choses (toi et beaucoup d’autres) auxquelles tu voudrais bien, dans quelque temps d’ici, n’avoir jamais pris part, et pour cela tu donnerais très cher. Je vois cela clairement : quand il nous arriverait de tuer Njal et ses fils, ce sont des hommes si considérables et de si grande race qu’on tirera d’eux une vengeance terrible. Il nous faudra tomber aux pieds de bien des gens pour demander leur aide, avant que nous puissions sortir de peine et obtenir la paix. Sachez aussi que beaucoup deviendront pauvres, qui possédaient de grands biens, et que d’autres perdront à la fois leurs biens et la vie ».

Mörd fils de Valgard vint trouver Flosi. Il lui dit qu’il irait au ting avec lui, et qu’il amènerait tout son monde. Flosi fut content de son offre et lui fit la proposition de marier Rannveig, sa fille, à Starkad, qui demeurait à Stafafell, et qui était fils du frère de Flosi. Flosi pensait s’assurer par là de la fidélité de Mörd, et de l’aide de ses gens. Mörd prit bien la chose, mais il dit qu’il s’en remettait à l’avis de Gissur le blanc, et qu’on en parlerait au ting. Mörd était marié à la fille de Gissur, Thorkatla.

Mörd et Flosi partirent ensemble pour le ting, et ils parlèrent, à eux deux, tout le long du jour.

CXVIII

Njal dit à Skarphjedin : « Qu’avez-vous résolu de faire, toi et tes frères, et Kari ? » Skarphjedin répondit : « Ce n’est pas notre habitude de ruminer longtemps les choses. Voici ce que j’ai à te dire : Nous irons à Tunga, chez Asgrim fils d’Ellidagrim, et de là au ting. Et toi, mon père, qu’as-tu décidé pour ton