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la saga de nial

des calamités sont venues sur nous, et je ne sais comment nous sortirons de là. Je te prie, mon neveu, de ne pas abandonner ma cause avant que nous soyons sortis de peine. » Ingjald répondit : « Me voici moi-même en grand embarras. Je suis parent de Njal et de ses fils, et il y a d’autres choses importantes qui me font réfléchir. » Flosi reprit : « Quand je t’ai donné en mariage la fille de mon frère, j’ai cru que tu m’avais promis de m’aider en toute circonstance. » « Il est probable aussi que je le ferai, dit Ingjald, mais je vais retourner chez moi d’abord, et de là j’irai au ting. »

CXVII

Les fils de Sigfus apprirent que Flosi était à Holtsvad. Ils montèrent à cheval et vinrent le trouver. Il y avait là Ketil de Mörk et Lambi son frère, Thorkel et Mörd, et Sigmund, tous fils de Sigfus. Il y avait aussi Lambi fils de Sigurd, et Gunnar fils de Lambi, et Grani fils de Gunnar, et aussi Vjebrand fils d’Hamund.

Flosi se leva à leur arrivée et leur souhaita la bienvenue, très amicalement. Ils s’en allèrent vers la rivière. Flosi leur fit faire un récit véridique, et il ne s’écartait en rien de celui de Runolf de Dal. Flosi dit à Ketil de Mörk : « Je te demande une chose : jusqu’où voulez-vous pousser la vengeance dans cette affaire, toi et les autres fils de Sigfus ? » « Je voudrais, dit Ketil, qu’on pût faire la paix. Pourtant j’ai juré un serment, de ne pas abandonner cette affaire qu’elle n’ait pris fin, de façon ou d’autre, quand je devrais y laisser ma vie. » « Tu es un brave homme, dit Flosi, et tout tourne bien aux hommes tels que toi. »

Alors Grani fils de Gunnar et Gunnar fils de Lambi parlèrent tous deux à la fois : « Nous voulons, dirent-ils, le bannissement et la vengeance du sang. » « Nous n’aurons pas à choisir », répondit Flosi. Grani reprit : « Quand ils ont tué Thrain à Markarfljot, et plus