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la saga de nial

tout le monde. Mais personne n’en a si grand deuil que Njal, son père d’adoption ». — « Ils auront donc de la peine à trouver des gens qui leur viennent en aide », dit Flosi. — « Je le crois, dit Runolf, s’il ne survient rien ». — « Qu’y a-t-il de fait ? » dit Flosi. « Les voisins ont été cités à témoins, dit Runolf, et plainte a été portée pour le meurtre ». — « Qui a fait cela ? » dit Flosi. — « Mörd fils de Valgard » dit Runolf. — « Peut-on se fier à lui ? » dit Flosi. — « Il est mon parent, dit Runolf, mais, s’il faut dire vrai, on dit de lui plus de mal que de bien. Maintenant je t’en prie, Flosi, apaise ta colère, et prends le parti qui amènera le moins de trouble ; car Njal va te faire sans doute des offres honorables, et les hommes les meilleurs seront avec lui ». Flosi répondit : « Viens donc au ting. Runolf, et tes paroles pourront beaucoup sur moi ; à moins que les choses ne tournent plus mal qu’il ne faudrait ». Ils n’en dirent pas d’avantage, et Runolf promit de venir. Il envoya un message à Haf le sage, son parent, qui arriva aussitôt. Flosi partit de là et vint à Vörsabæ.

CXVI

Hildigunn était dehors et dit : « Il faut que tous mes serviteurs sortent quand Flosi entrera dans le domaine. Les femmes nettoieront la maison et l’orneront de tentures, et elles prépareront un siège élevé pour Flosi ».

Alors Flosi entra dans l’enceinte. Hildigunn vint à sa rencontre : « Salut à toi, mon oncle, dit-elle ; mon cœur se réjouit de ta venue ». — « Nous allons prendre notre repas, dit Flosi, et ensuite nous nous remettrons en route ». Et on attacha leurs chevaux.

Flosi entra dans la salle et s’assit. Il renversa sur le banc le siège qu’on lui avait préparé, en disant : « Je ne suis ni roi ni jarl, je ne veux pas qu’on me fasse un trône, et il n’est pas besoin de se moquer de moi ».