Page:La Saga de Nial, trad. Dareste, 1896.djvu/232

Cette page a été validée par deux contributeurs.
212
la saga de nial

montèrent à cheval, et partirent. Ils marchèrent sans s’arrêter jusqu’à Vörsabæ. Là ils attendirent, derrière une haie. Le temps était beau, et le soleil venait de se lever.

CXI

À ce même moment, Höskuld, godi de Hvitanes, s’éveilla. Il se revêtit de ses habits, et mit sur son dos le manteau, présent de Flosi. Il prit un panier à grain d’une main, de l’autre une épée ; puis il s’en va vers la haie et se met à semer son grain.

Skarphjedin et les autres étaient convenus entre eux qu’ils l’attaqueraient tous à la fois.

Skarphjedin s’élança de derrière la haie. Quand Höskuld le vit, il voulut fuir. Mais Skarphjedin courut après lui, en disant : « Ne crois pas que tu puisses t’échapper, godi de Hvitanes ! » Il le frappe et le touche à la tête, et Höskuld tombe sur ses genoux. « Que Dieu m’aide et vous pardonne » dit-il en tombant. Alors ils coururent tous à lui, et le frappèrent tous.

Après cela, Mörd dit : « Il me vient une idée ». — « Laquelle ? » dit Skarphjedin. — « C’est, dit Mörd, de retourner chez moi tout d’abord. Ensuite j’irai à Grjota, je leur dirai la nouvelle, et que je trouve cela très mal fait. Je sais que Thorgerd me priera de dénoncer le meurtre. Et je le ferai ; car ce sera le meilleur moyen d’embrouiller leur affaire. J’enverrai aussi un homme à Vörsabæ pour savoir s’ils se hâtent de prendre un parti. Il y apprendra la nouvelle et je ferai comme si je l’avais reçue de lui ». — « Fais cela ; tu feras bien » dit Skarphjedin.

Les trois frères retournèrent chez eux, avec Kari. En arrivant, ils dirent à Njal la nouvelle. « C’est une triste nouvelle que celle-ci, dit Njal, et fâcheuse à entendre ; ce malheur me touche de si près que, je puis le dire en vérité, j’aimerais mieux avoir perdu deux de mes fils, et qu’Höskuld fût en vie ». — « Il faut t’excuser, dit Skarphjedin, car tu es vieux, et il