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la saga de nial

phjedin le fît » dit-elle. Skarphjedin s’approcha d’Höskuld, et lui ferma les yeux. Puis il dit à son père : « Sais-tu qui l’a tué ? » — Njal répondit : « C’est Lyting de Samstad, et ses frères, qui ont fait cela. » Alors Hrodny prit la parole : « Je mets entre tes mains, Skarphjedin, dit-elle, la vengeance de ton frère. Je compte que tu feras bien les choses, quoiqu’il ne soit pas né en légitime mariage, et que tu ne perdras pas de temps. » « Vous êtes d’étranges gens, dit Bergthora ; vous tuez des hommes pour des choses qui vous importent peu, et dans un cas pareil vous ruminez et digérez ce que vous avez à faire jusqu’à ce que rien n’en sorte : voici qu’Höskuld, godi de Hvitanes va venir vous offrir la paix, et il faudra bien l’accepter. C’est maintenant qu’il faut agir, si vous voulez. » « Notre mère nous presse, et elle a raison » dit Skarphjedin. Et ils sortirent tous, en courant. Hrodny rentra dans la maison avec Njal, et elle y passa la nuit.

XCIX

Parlons maintenant de Skarphjedin et de ses frères, qui s’en allaient vers la Ranga. « Arrêtons-nous, dit Skarphjedin, et écoutons. » Ainsi firent-ils. « Marchons sans faire de bruit, reprit-il ; car j’entends des voix d’hommes en amont de la rivière. Voulez-vous, Grim et Helgi, vous charger de Lyting seul, ou de ses deux frères ? » Ils dirent qu’ils se chargeaient de Lyting seul. « C’est lui pourtant qui nous importe le plus, dit Skarphjedin ; s’il nous échappe, ce sera fâcheux ; et c’est à moi que je me fierais le mieux pour l’empêcher. » « Si nous en venons aux mains, dit Helgi, nous ferons en sorte qu’il ne s’échappera pas. »

Ils allèrent du côté où Skarphjedin avait entendu des voix, et virent Lyting et ses frères auprès d’un ruisseau. Skarpjedin sauta par dessus le ruisseau, sur un banc de sable qui se trouvait de l’autre côté. Là