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la saga de nial

hommes ; ils étaient toujours avec leur frère Lyting, car personne autre ne pouvait s’entendre avec eux.

Lyting resta dehors une grande partie du jour ; de temps en temps il rentrait. Il venait de s’asseoir sur son siège, quand une femme entra et dit : « Vous étiez trop loin pour voir cet insolent, quand il a passé devant le domaine. » « De quel insolent parles-tu ? » dit Lyting. « D’Höskuld fils de Njal, dit-elle, qui vient de passer devant le domaine. » « Il passe souvent dit Lyting, et cela me fâche assez ; je t’en prie, Höskuld mon neveu, viens avec moi, si tu veux venger ton père et tuer Höskuld fils de Njal. » « Je ne ferai pas cela, ce serait mal remercier Njal, mon père adoptif ; et puisse ton festin ne pas te donner de joie. » Il sauta sur ses pieds, quitta la table, fit amener ses chevaux, et partit.

Alors Lyting dit à Grani fils de Gunnar : « Tu étais là quand Thrain fut tué, et tu t’en souviens bien. Et toi aussi, Gunnar fils de Lambi, et toi, Lambi fils de Sigurd. Je veux que vous veniez avec moi ce soir. Nous allons courir sus à Höskuld fils de Njal, et le tuer avant qu’il ne rentre chez lui. » « Non, dit Grani, je ne veux pas combattre contre les fils de Njal et rompre la paix que de bons et vaillants hommes ont conclue. » Les deux autres dirent la même chose et aussi les fils de Sigfus ; et ils prirent tous le parti de s’en aller.

Quand ils furent loin, Lyting dit : « Chacun sait que je n’ai pas eu part au prix du meurtre de mon beau-frère Thrain ; je ne pourrai jamais trouver bon que sa mort reste sans vengeance. » Il appela, pour venir avec lui, ses deux frères, et trois serviteurs. Ils allèrent sur le chemin où Höskuld devait passer, et l’attendirent dans un creux, au nord du domaine. Ils restèrent là jusqu’à la moitié du soir.

Et voici qu’Hölskuld arriva, chevauchant. Ils sautèrent tous sur leurs pieds, leurs armes à la main, et