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faire de lui un godi. Mais je ne veux de lui qu’à cette condition. » « Je vous prierai donc, dit Njal, de laisser l’affaire en suspens pendant trois ans. » Et Flosi répondit qu’ainsi ferait-on. « Je fais encore une condition, dit Hildigunn ; si ce mariage se fait, nous resterons ici dans le pays de l’est. » Njal dit que c’était à Höskuld à répondre à cela. Et Höskuld dit qu’il avait confiance en bien des gens, mais en son père adoptif plus qu’en nul autre. Ils remontèrent à cheval, et quittèrent le pays de l’est.

Njal cherchait pour Höskuld un siège de godi, mais personne ne voulait vendre le sien.

L’été se passa, et le temps de l’Alting arriva. Cet été là, il y avait de grands procès à juger. Bien des gens firent comme d’habitude et vinrent trouver Njal. Mais, comme on ne s’y attendait guère, il les conseilla de telle sorte que leurs procès ne purent aboutir : et il en résulta de grandes querelles et les hommes quittèrent le ting sans que justice fût rendue.

Le temps se passe, et vient un autre ting. Njal y alla. Tout fut d’abord tranquille, jusqu’au moment où Njal dit aux hommes qu’il était temps d’introduire leurs affaires. La plupart dirent, que cela ne servirait de rien, puisqu’il n’y avait pas moyen d’aboutir, quoique ces procès eussent été déférés à l’Alting ; « Nous aimons mieux, ajoutèrent-ils, défendre notre droit d’estoc et de taille. » « Gardez-vous en, dit Njal ; il n’est pas bon qu’il n’y ait pas de loi dans ce pays. Vous avez quelque raison cependant de parler comme vous le faites ; c’est à nous de vous aider, qui connaissons la loi, et qui devons l’appliquer. Mon avis est donc que nous réunissions tous les chefs, et que nous parlions ensemble de la chose. »

On alla donc à l’assemblée. Njal dit : « J’ai une proposition à faire à toi, Skapti fils de Thorod, et aux autres chefs. Il me semble que nos procès viennent à néant, s’il nous faut les porter devant les tribunaux de quartier, où ils s’embrouillent de telle sorte qu’ils ne