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la saga de nial

Högni fut pour lui tant que dura l’entretien. Ils tombèrent d’accord qu’il fallait choisir des arbitres, et fixer une rencontre avec Njal. Pour le meurtre de Thrain on décida qu’il serait payé le prix d’un homme libre, et que tous ceux qui de par la loi y avaient droit en prendraient leur part. Alors la paix fut déclarée conclue, et les gages échangés. Njal compta la somme entière, sur l’heure, ainsi que le doit faire un chef. Et tout fut tranquille pendant quelque temps.

Njal vint une fois à Mörk, et ils parlèrent ensemble, Ketil et lui, tout le jour. Le soir, Njal rentra chez lui et nul ne sut de quoi ils avaient parlé.

Peu après, Ketil s’en alla à Grjota. Il dit à Thorgerd : « J’ai toujours tenu mon frère Thrain en grande affection, et je veux te le montrer ; je t’offre de prendre chez moi pour l’élever son fils Höskuld. » « Il sera fait comme tu le désires, dit-elle. Tu feras à l’enfant tout le bien que tu pourras quand il sera grand, tu le vengeras s’il périt par les armes, et tu lui donneras une somme d’argent quand il prendra femme. Tu vas t’y engager par serment », et il promit tout cela. Höskuld partit avec Ketil et fut chez lui quelque temps.

XCIV

Un jour Njal vint à Mörk. On lui fit bon accueil, et il y passa la nuit. Le soir, comme l’enfant était près de lui, il l’appela. L’enfant vint à lui aussitôt. Njal avait un anneau d’or au doigt : il le montra au petit garçon. Le petit prit l’anneau, le regarda, et le passa à son doigt. « Veux-tu l’accepter en cadeau ? » dit Njal. « Je veux bien » dit l’enfant. « Sais-tu, dit Njal, ce qui a causé la mort de ton père ? » « Je sais, répondit l’enfant, que c’est Skarphjedin qui l’a tué ; mais nous n’avons plus à y penser, puisque la paix a été faite, et que le prix du sang a été payé. » « Ta réponse vaut mieux que ma demande, dit Njal, et tu seras un brave homme. » « J’aime tes prédictions, dit Höskuld, car je sais que tu vois dans l’avenir et que tu ne