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la saga de nial

peau grise contre une rouge. » « Tais-toi, Skarphjedin, dit Hrap ; je ne me ferai pas faute de te jeter ma hache à la tête. » « On verra bien, dit Skarphjedin, qui de nous deux mettra des pierres sur la tête de l’autre. » « Partez d’ici, gens à la barbe de fumier, cria Halgerd ; c’est ainsi que nous vous appellerons toujours à présent ; et votre père, le drôle sans barbe. » Et avant qu’ils fussent partis tous les autres avaient redit les paroles d’Halgerd, hormis Thrain. Il leur défendit de les répéter.

Les fils de Njal s’en allèrent, et revinrent à la maison. Ils dirent à leur père ce qui s’était passé, « Avez vous pris des témoins des paroles qui ont été dites ? » demanda Njal. — « Aucun, dit Skarphjedin ; nous n’avons nulle envie de poursuivre l’affaire autrement que par les armes. » « Personne ne croira que vous osiez lever la main » dit Bergthora. — « Attends, femme, dit Kari, avant d’exciter tes fils ; ils ont assez envie d’aller de l’avant ». Après cela, ils parlèrent encore longtemps, tous, à voix basse, le père, les fils, et Kari.

XCII

On commençait à parler beaucoup de cette querelle, et tous étaient d’avis qu’au point où on en était, il n’y avait plus à l’étouffer.

Runolf, fils d’Ulf, godi d’Ör, de Dal dans l’est, était grand ami de Thrain et il l’avait invité chez lui ; il était convenu que Thrain s’en irait dans l’est, trois semaines ou un mois après le commencement de l’hiver.

Thrain prit avec lui pour faire le voyage Hrap, et Grani, fils de Gunnar, Gunnar fils de Lambi, Lambi, fils de Sigurd, et Lodin, et Tjörvi. Ils étaient huit en tout. La mère et la fille, Halgerd et Thorgerd, devaient venir aussi. Thrain annonça qu’il s’arrêterait à Mörk chez son frère Ketil ; il dit aussi combien de