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la saga de nial

ne sont pas les dieux qui ont fait cela, dit le jarl, c’est un homme qui a brûlé le temple, et qui les a mis dehors. Mais les dieux ne se vengent jamais sur l’heure. L’homme qui a fait cette chose sera chassé du Valhal, et n’y viendra jamais. »

À ce moment, quatre des hommes du jarl arrivèrent en courant, apportant de mauvaises nouvelles. Ils dirent qu’ils avaient trouvé dans le champ trois hommes tués, et Thrand blessé à mort. « Qui peut avoir fait cela ? dit le jarl. — « Hrap le meurtrier » dirent-ils. — « Alors c’est lui qui a brûlé le temple » dit le jarl. Et ils furent d’avis que c’était à croire. — « Où peut-il être ? » dit le jarl. — « Thrand a dit, répondirent-ils, qu’il s’était couché à terre dans un fourré. » Le jarl y courut, mais Hrap était parti. Il envoya des gens pour le chercher, et ils ne le trouvèrent pas. Alors le jarl se mit lui-même à sa poursuite, et il donna l’ordre de se reposer d’abord. Il s’en alla tout seul loin des autres hommes, défendant que personne le suivît, et resta quelque temps à l’écart. Il se mit à genoux, tenant ses mains devant ses yeux. Après quoi il revint vers les siens. « Venez avec moi » leur dit-il, et ils le suivirent. Il s’en alla dans un autre sens que celui où ils avaient marché d’abord, et vint à une petite vallée. Et voici que Hrap sauta sur ses pieds devant eux : c’était là qu’il s’était caché. Le jarl dit à ses hommes de courir après lui. Mais Hrap était si agile, qu’ils ne purent pas l’approcher. Il courut jusqu’à Hlad. Il y avait là, tout prêts à mettre à la voile, Thrain fils de Sigfus, et aussi les fils de Njal. Hrap court là où sont les fils de Njal : « Sauvez-moi, braves hommes, dit-il, car le jarl veut me tuer. » Helgi le regarda, et dit : « Tu m’as l’air d’un homme de malheur, et qui n’aura pas affaire à toi s’en trouvera bien. » « Puisse-t-il donc vous arriver toutes sortes de maux à cause de moi » dit Hrap. — « Nous sommes gens à t’en donner ta récompense, dit Helgi, et cela avant longtemps. »