Page:La Saga de Nial, trad. Dareste, 1896.djvu/180

Cette page a été validée par deux contributeurs.
160
la saga de nial

en état de partir, à Gautavik. Comme ils étaient tout prêts, il vint à eux un homme qui ramait dans un bateau. Il attacha le bateau au vaisseau, et monta sur le vaisseau pour trouver Kolbein. Kolbein lui demanda son nom. « Je m’appelle Hrap » dit l’homme. — « De qui es-tu fils ? » dit Kobein. Hrap répondit : « Je suis fils d’Örgumleidi, fils de Geirolf Gerpir. » « Que veux-tu de moi ? » dit Kolbein. — « Je veux te prier, dit Hrap, de me faire passer la mer. » « Quel besoin en as-tu ? » dit Kolbein. — « J’ai tué un homme » dit Hrap. — « Qui as-tu tué ? dit Kolbein, et à qui appartient la vengeance ? » — Hrap répondit : « Celui que j’ai tué s’appelait Örlyg fils d’Örlyg, fils de Hrodgeir le blanc. La vengeance est aux gens du Vapnfjord. » « S’il en est ainsi, tant pis pour qui t’aidera à fuir » dit Kolbein. Hrap répondit : « Je suis l’ami de mes amis, mais ceux qui me font du mal s’en repentent ; au reste je ne manque pas d’argent pour payer mon voyage. » Et Kolbein finit par prendre Hrap avec lui.

Peu après, il y eut bon vent, et on fit voile vers la pleine mer. En route, Hrap manqua de vivres : il s’assit à côté de ceux qui étaient le plus près de lui, mais ils se levèrent en lui disant des injures. On en vint aux coups, et Hrap eut bientôt fait d’abattre deux hommes. On le dit à Kolbein, il offrit à Hrap de manger avec lui, et Hrap accepta.

Et voici qu’on quitte la pleine mer, et ils jettent l’ancre près d’Agdanes. Alors Kolbein demande à Hrap : « Où est cet argent que tu m’as promis pour ma peine ? » « Là-bas en Islande » dit Hrap. — « Tu en tromperas encore plus d’un après moi, dit Kolbein, pourtant je veux bien te remettre ta dette. » Hrap lui fit ses remerciements : « Et maintenant, que me conseilles-tu de faire ? » dit-il. — « Ceci d’abord, dit Kolbein, de quitter le vaisseau au plus vite ; car nos gens de l’est te feraient de méchants adieux. Et puis je vais te donner encore un bon conseil : ne trompe