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la saga de nial

Thorgrim le Norvégien grimpa au mur de la maison. Gunnar voit une casaque rouge s’approcher de la fenêtre, il lui passe sa hallebarde au travers du corps. Les pieds de Thorgrim glissèrent, son bouclier lui échappa, et il tomba du toit à terre. Il vient retrouver Gissur et les autres là où ils sont assis. « Gunnar est-il chez lui ? » demande Gissur. — « Voyez-le vous-même, dit le Norvégien ; ce que je sais, c’est que sa hallebarde y est ». Et il tombe mort.

Alors ils s’approchèrent de la maison. Gunnar leur lançait des flèches, et il se défendait si bien qu’ils ne pouvaient rien faire. Quelques-uns montèrent sur les bâtiments du dehors pour l’attaquer de là. Mais Gunnar les atteignait aussi avec ses flèches, et ils n’arrivaient toujours à rien. Il se passa ainsi quelques instants.

Ils prirent un peu de repos, puis ils s’avancèrent une seconde fois. Gunnar continuait à tirer ses flèches ; ils n’arrivaient toujours à rien, et une seconde fois encore ils reculèrent. Alors Gissur dit : « Allons plus vite, nous ne faisons rien de bon. » Ils firent donc un troisième assaut, et cette fois ils tinrent plus longtemps. Après quoi, ils reculèrent encore.

Gunnar dit : « Voilà une flèche qui s’est enfoncée dans la muraille : C’est une des leurs. Je vais la leur envoyer. C’est une honte pour eux s’ils se laissent blesser par leurs propres armes ». — « Ne fais pas cela, mon fils, lui dit sa mère, il ne faut pas les réveiller, puisqu’ils se sont retirés ». Gunnar prit la flèche et la leur lança. Elle atteignit Eilif fils d’Önund et lui fit une profonde blessure. Il était seul à l’écart ; les autres ne virent pas qu’il était blessé. « Il est sorti une main, dit Gissur, avec un anneau d’or ; elle a pris une flèche qui tenait au mur ; il ne chercherait pas d’armes au dehors s’il y en avait assez dedans : voici le moment de l’attaquer. » « Brûlons-le dans sa maison », dit Mörd. — « C’est ce que je ne ferai jamais, dit Gissur, quand je saurais qu’il y va de ma vie. Tu