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comme Njal a dit ». — « Je ne m’en irai pas, dit Gunnar, et je voudrais que tu fisses comme moi ». — « Non pas, dit Kolskegg : je ne veux me déshonorer ni maintenant, ni jamais quand on s’est fié à moi ; puisque le sort en est jeté, nous allons nous séparer. Dis à ma mère et à mes parents que je ne reverrai pas l’Islande ; car j’apprendrai bientôt ta mort, mon frère, et je n’aurai plus de raison de revenir ». Ils se séparent alors, Gunnar retourne chez lui, à Hlidarenda, mais Kolskegg continue sa route vers le vaisseau, et il fait voile vers l’étranger.

Halgerd fut joyeuse de voir Gunnar quand il rentra, mais la mère de Gunnar ne disait pas grand’chose.

Gunnar reste donc chez lui cet automne, et l’hiver d’après, et il n’avait que peu d’hommes auprès de lui.

Voici que l’hiver est passé. Olaf Paï envoie un messager à Gunnar, pour lui offrir de venir au pays de l’ouest avec Halgerd, et de laisser son domaine aux mains de sa mère et de son fils Högni.

Gunnar trouva cela bon d’abord, et dit oui ; mais quand le moment fut venu, il ne voulut plus.

Cet été là, au ting, Gissur et les siens vinrent au tertre de la loi déclarer Gunnar hors la loi. Et avant que les gens du ting vinssent à se séparer, Gissur réunit dans l’Almannagja tous les ennemis de Gunnar : Starkad de Trihyrning et Thorgeir son fils, Mörd et Valgard le rusé, Geir le Godi et Hjalti fils de Skeggi, Thorbrand et Asbrand fils de Thorleik, Eilif et Önund son fils, Önund de Trollaskog, Thorgrim le Norvégien, de Sandgil.

Gissur dit : « Je vous propose d’aller attaquer Gunnar chez lui, cet été, et de le tuer ». Hjalti dit : « J’ai promis à Gunnar ici au ting, quand il a bien voulu m’écouter, que je ne serais jamais dans aucune entreprise contre lui ; et je ferai comme j’ai dit ». Après ces paroles, Hjalti s’en alla. Ceux qui restaient