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la saga de nial

maître Ölvir, d’Hising, m’a dit que c’était toujours signe de grands combats. »

Ils continuèrent de chevaucher jusqu’au moment où ils virent des hommes au bord de la rivière, assis, et qui avaient attaché leurs chevaux. « Ceci est une embuscade » dit Gunnar. — « Il y a longtemps qu’ils sont des traîtres, dit Kolskegg ; mais qu’allons-nous faire à présent ? » — « Nous allons passer au galop devant eux, dit Gunnar, nous irons jusqu’au gué, et là, nous nous défendrons. » Les autres voient cela et fondent sur eux au plus vite. Gunnar bande son arc, il prend ses flèches, les jette à terre devant lui, et tire à mesure qu’ils viennent à portée. Il en blesse beaucoup, et en tue quelques-uns.

Thorgeir fils d’Otkel dit : « Ceci ne nous sert de rien. Courons sur lui, hardiment. » Et ainsi firent-ils. En avant venait Önund le beau, parent de Thorgeir. Gunnar brandit sur lui sa hallebarde, elle rencontra le bouclier d’Önund, le fendit en deux, et transperça Önund. Ögmund Floki courait pour prendre Gunnar à dos. Kolskegg le vit et lui coupa les deux jambes sous lui, après quoi il le jeta dans la Ranga où il fut noyé sur le champ.

Alors il se fit une rude mêlée. Gunnar frappait des deux mains, d’estoc et de taille. Kolskegg aussi tua plusieurs hommes et en blessa beaucoup. Thorgeir fils de Starkad dit à l’autre Thorgeir ; « On ne voit guère que tu aies ton père à venger sur Gunnar. » Thorgeir, fils d’Otkel, répond : « C’est vrai que j’avance peu, mais toi non plus tu n’es pas sur mes talons ; pourtant je ne souffrirai pas tes reproches. » Il court à Gunnar, en grande colère, pointe un javelot à travers son bouclier, et perce la main qui le tenait. Gunnar fait tourner le bouclier si vite que le javelot se brise au manche. Gunnar en voit un autre qui s’approche pour le frapper, et il lui donne le coup de la mort. Après cela il saisit à deux mains sa hallebarde. Cependant, Thorgeir fils d’Otkel s’est