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la saga de nial

Thorgeir fils d’Otkel séduise Ormhild la parente de Gunnar : Gunnar en prendra encore plus de dépit contre toi. Moi je ferai courir le bruit que Gunnar ne souffrira pas de toi pareille chose. Quelque temps après vous pourrez faire une attaque contre Gunnar. Mais gardez vous d’aller le chercher chez lui. Il ne faut pas y penser, tant que le chien est en vie ». Ils convinrent donc de ce plan, et dirent qu’ainsi feraient-ils.

L’été se passe. Thorgeir va souvent chez Ormhild. Gunnar trouve cela mauvais, et ils prennent l’un pour l’autre beaucoup d’aversion.

L’hiver se passa ainsi. Voici que l’été vient, et ils se rencontrent plus souvent que jamais, en secret. Thorgeir de Trihyrning et Mörd sont toujours ensemble ; ils méditent une attaque contre Gunnar quand il s’en ira aux îles voir la besogne de ses serviteurs.

Une fois Mörd eut la nouvelle que Gunnar était allé aux îles ; il envoya un homme à Trihyrning, dire à Thorgeir que c’était le bon moment pour attaquer Gunnar. Ils se préparèrent vivement, et se mirent en route, douze ensemble. Et quand ils vinrent à Kirkjubæ, il y en avait encore douze autres à les attendre. On tint conseil pour savoir où on attendrait Gunnar. Ils décidèrent de descendre au bord de la Ranga, et de l’attendre là. Mais quand Gunnar passa, revenant des îles, Kolskegg était avec lui. Gunnar avait son arc, ses flèches et sa hallebarde. Kolskegg avait son épée, et il était armé jusqu’aux dents.

LXXII

Comme Gunnar et son frère chevauchaient le long de la Ranga, il arriva que la hallebarde se couvrit de sang. Kolskegg demanda ce que cela signifiait. « Quand pareille chose arrive, répondit Gunnar, on appelle cela dans d’autres pays une pluie de blessures, et