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la saga de nial

chacun de ceux qui étaient de la bande, et deux cents pour chacun des deux Thorgeir. Njal prit l’argent, et le mit en lieu sûr. Les deux partis se jurèrent paix et fidélité en répétant les paroles dictées par Njal.

Gunnar quitta le ting et s’en alla aux vallées de l’ouest, à Hjardarholt. Olaf Paï lui fit bon accueil. Il fut là un demi-mois. Il allait et venait dans les vallées, et tous le recevaient à bras ouverts. Au moment de se séparer Olaf dit à Gunnar : « Je vais te donner trois choses précieuses : un anneau d’or et un manteau, qui me viennent du roi d’Irlande Myrkjartan, et un chien qui m’a été donné en Irlande. Il est grand, et il vaut, comme compagnon, un vaillant homme. Il faut dire aussi qu’il a la sagesse d’un homme. Il aboiera à tous ceux qu’il saura tes ennemis, jamais à tes amis ; car il verra au visage de chacun s’il te veut du bien ou du mal. Il donnera sa vie pour t’être fidèle. Ce chien s’appelle Sam ». Puis il dit au chien : « Tu vas suivre Gunnar et tu feras pour lui de ton mieux ». Le chien vint à Gunnar, et se coucha à terre à ses pieds.

« Prends garde à toi, Gunnar, dit encore Olaf. Tu as bien des envieux, car tu es maintenant l’homme le plus renommé de tout le pays ». Gunnar le remercia de ses dons et de ses conseils, puis il retourna chez lui.

Voici donc, Gunnar rentré chez lui, et pendant quelque temps tout est tranquille.

LXXI

Quelque temps après, les deux Thorgeir se rencontrent avec Mörd. Ils n’arrivent pas à s’entendre. Ils disaient, les deux Thorgeir, qu’ils avaient perdu beaucoup d’argent par la faute de Mörd et qu’ils n’y avaient rien gagné ; ils le prièrent d’imaginer quelque autre chose qui pût faire du tort à Gunnar. Mörd dit qu’il allait le faire : « Et voici mon conseil : il faut que