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la saga de nial

L’autre dit qu’il irait. « Tu vas aller, dit Njal, à Hlidarenda, et tu diras à Gunnar d’aller à Grjota, et d’envoyer de là chercher des hommes. Moi j’irai trouver ceux qui sont dans le bois, et je leur ferai peur pour qu’ils s’en aillent. Tout a si bien tourné qu’ils ne gagneront rien à ceci, au contraire ils y perdront beaucoup. »

Le berger s’en alla et dit tout à Gunnar par le menu. Gunnar monta à cheval et s’en alla à Grjota ; de là il fit venir des hommes auprès de lui.

Il faut maintenant reparler de Njal. Il monte à cheval, et va trouver les deux Thorgeir : « Vous êtes des imprudents, leur dit-il, de dormir comme vous le faites. Que signifie cette équipée ? Gunnar n’est pas un homme dont on se moque. En vérité, c’est une grande trahison de l’attaquer ainsi. Sachez qu’il est en train de rassembler du monde ; il sera bientôt ici, et il vous tuera, si vous ne rentrez chez vous promptement. » Ils se levèrent vivement, car ils avaient très peur ; ils prirent leurs armes, montèrent à cheval, et coururent d’une traite jusqu’à Trihyrning.

Njal vint à la rencontre de Gunnar et le pria de ne pas renvoyer ses hommes : « Je vais, dit-il, me mêler de ton affaire, et tâcher de conclure la paix. Je crois qu’ils ont eu une bonne peur. Je veux qu’ils payent pour cette trahison, eux tous qui ont pris part à ceci, autant que tu auras à payer toi-même pour le meurtre de l’un ou de l’autre de ces deux Thorgeir, si pareille chose arrive jamais. Je garderai cet argent et j’aurai soin que tu le trouves sous ta main, quand tu en auras besoin. »

LXX

Gunnar remercia Njal de son aide. Njal s’en alla à Trihyrning, et dit aux deux Thorgeir que Gunnar ne laisserait pas partir son monde avant que l’arrangement ne fût fait. Ils firent toutes sortes d’offres, car ils avaient très peur, et ils prièrent Njal de se