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la saga de nial

mit, comme équivalent, l’affaire de séduction, et la coupe de bois pour la blessure de Starkad. Pour les frères de Thorgeir on fixa demi-amende, l’autre moitié étant forfaite, par suite de leur attaque contre Gunnar. Le meurtre d’Egil et l’affaire de Tyrfing se compensèrent. Pour le meurtre de Hjört on mit celui de Kol et du Norvégien. Pour tous les autres, on fixa demi-amende. Ce fut Njal qui prononça ce jugement, avec Asgrim fils d’Ellidagrim, et Hjalti fils de Skeggi.

Njal avait beaucoup d’argent placé chez Starkad et chez ceux de Sandgil ; il donna tout à Gunnar pour payer ces amendes. Gunnar de son côté avait tant d’amis au ting qu’il put payer sur l’heure l’amende pour tous les meurtres. Il fit des présents à beaucoup de chefs qui lui avaient prêté leur aide, et il se fit grand honneur dans cette affaire. Tous étaient d’accord en ceci, qu’il n’avait pas son pareil dans le pays du Sud.

Gunnar quitta le ting et retourna chez lui. Et pour l’instant il s’y tient tranquille. Mais ses adversaires lui enviaient fort tous ses honneurs.

LXVII

Il faut parler maintenant de Thorgeir fils d’Otkel. Il était arrivé à l’âge d’homme ; il était grand et fort, loyal et simple, un peu trop confiant. Les hommes les meilleurs en faisaient cas, et ses amis l’aimaient.

Un jour, Thorgeir fils de Starkad alla trouver Mörd son parent. « Je ne suis pas content, dit-il, de la façon dont s’est terminée notre affaire avec Gunnar. Je t’ai acheté ton aide pour tout le temps que nous serons debout tous deux. Je veux donc que tu imagines quelque chose qui puisse faire du tort à Gunnar. Et que ce soit quelque invention profonde. Je te parle ouvertement, parce que je sais que tu es le plus grand ennemi de Gunnar, comme il est le tien. Je te ferai avoir de grands honneurs, si tu fais de ton mieux ».