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la saga de nial

Thorod le Godi dit : « Il me semble qu’il vaudrait mieux, pour le bien de la paix, faire un arrangement dans cette affaire ; mais pourquoi ne dis-tu rien, Gissur le blanc ? ». — « Il me semble, dit Gissur, qu’il nous faudrait de solides appuis pour mener à bien notre cause. Il est facile de voir que les amis de Gunnar ne sont pas loin ; ce qui donc vaudra le mieux pour notre affaire, c’est que de bons et vaillants hommes prononcent entre nous, si Gunnar y consent ».

« J’ai toujours été accommodant, dit Gunnar ; vous avez beaucoup à dire contre moi ; mais aussi il me semble que j’ai été grandement forcé à faire ce que j’ai fait ».

Ils décidèrent donc, sur le conseil des hommes les plus sages, de terminer l’affaire, et de la remettre à un arbitrage. Six hommes furent choisis comme arbitres. Et sur l’heure, au ting, ils prononcèrent sur l’affaire. Leur sentence fut qu’il ne serait point payé d’amende pour Skamkel ; que le meurtre d’Otkel et le coup d’éperon se compenseraient ; que pour les autres meurtres il serait payé des amendes suivant leur valeur. Les parents de Gunnar donnèrent de l’argent, si bien que toutes les amendes furent payées sur le champ, au ting. Alors Geir le Godi et Gissur le blanc allèrent trouver Gunnar et lui promirent de garder fidèlement la paix. Gunnar quitta le ting et retourna chez lui. Il remercia les hommes qui lui avaient prêté leur aide et fit à beaucoup d’entre eux des présents. Il se fit grand honneur de tout ceci.

Gunnar est donc maintenant chez lui, et fort en honneur.

LVII

Il y avait un homme nommé Starkad. Il était fils de Bark Blatannarskeg, fils de Thorkel Bundinfot, qui prit des terres aux environs de Trihyrning. C’était un homme marié, et sa femme s’appelait Halbera. Elle était fille de Hroald le rouge et de Hildigunn, fille