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la saga de nial

que vous vous trouverez, tu verras bien que les pleurs ne sont pas son affaire ; nous serons heureux si de meilleurs que toi ne payent pas pour ta malice. Mon avis est maintenant, quand vous retournerez chez vous, que je m’en aille avec vous ; car Gunnar ne voudra pas me faire de mal ». — « Je ne veux pas cela, dit Otkel, mais nous passerons plus bas la rivière ».

Runolf fit à Otkel de beaux présents et lui dit qu’ils ne se reverraient plus. Otkel le pria de songer à ses fils, si les choses arrivaient comme il le disait.

LIV

Il faut maintenant parler de Gunnar. Il était dehors à Hlidarenda, et il vit son berger qui arrivait au galop vers le domaine. Le berger entra dans l’enclos. Gunnar dit : « Pourquoi galopes-tu si vite ? » — « Je voulais te donner un avis fidèle, répondit-il. J’ai vu des hommes qui descendaient la Ranga ; ils étaient huit en tout, et quatre avaient des habits de couleur éclatante ». Gunnar dit : « Ce doit être Otkel ». — « Je veux te dire aussi, dit le berger, que j’ai entendu répéter d’eux plus d’une mauvaise parole. C’est ainsi que Skamkel a dit à Dal, dans le pays de l’Est, que tu avais pleuré quand leurs chevaux t’ont renversé. Il me semble que ces méchantes gens disaient là de méchantes paroles ». — « Ne pensons plus à leurs paroles, dit Gunnar, mais toi, tu ne feras plus dès à présent que ce que tu voudras ». — « Dois-je dire quelque chose à Kolskegg, ton frère ? » dit le berger. « Va-t’en et dors, dit Gunnar. Je dirai à Kolskegg ce qu’il me plaira ». Le berger se coucha et s’endormit aussitôt.

Gunnar prit le cheval du berger et lui mit une selle. Il prit son bouclier, se ceignit de son épée, présent d’Ölvir. Il mit son casque sur sa tête et prit sa hallebarde : et elle rendait un son si éclatant, que