Page:La Saga de Nial, trad. Dareste, 1896.djvu/120

Cette page a été validée par deux contributeurs.
100
la saga de nial

Gunnar est rentré dans son domaine, et tout est tranquille pendant quelque temps.

LII

Il y avait un homme nommé Runolf, fils d’Ulf godi d’Ör. Il demeurait à Dal à l’est du Markarfljot. Il fut l’hôte d’Otkel, en revenant du ting. Otkel lui donna un bœuf de neuf ans tout noir. Runolf le remercia de son présent et le pria de venir le voir toutes les fois qu’il voudrait. L’invitation faite, il se passa quelques temps sans qu’Otkel vînt. Runolf lui envoyait souvent des messagers pour lui rappeler qu’il devait venir ; et il promettait toujours de faire le voyage.

Otkel avait deux chevaux marqués de noir sur le dos. C’étaient les meilleurs coursiers du canton, et ils s’aimaient si fort tous deux qu’ils couraient toujours l’un après l’autre.

Il y avait un homme de l’Est qui demeurait chez Otkel, et qui s’appelait Audulf. Il prit de l’inclination pour Signy, fille d’Otkel. Audulf était un homme fort et de grande taille.

LIII

Quand vint le printemps, Otkel dit qu’il voulait aller dans le pays de l’Est, à Dal, où on l’avait invité ; et chacun s’en réjouit. Skamkel se mit en route avec Otkel, et aussi ses deux frères, Audulf et trois autres. Otkel montait un de ses chevaux marqués de noir, et l’autre courait libre à côté. Ils s’en vont à l’est, vers le Markarfljot. Otkel galope en avant. Et voilà que les deux chevaux s’emportent, et quittent le chemin, remontant le Fljotshlid. Otkel va maintenant plus vite qu’il ne voudrait.

Gunnar était sorti seul de sa maison ; il avait un sac de grain dans une main, une petite hache dans l’autre. Il vint à son champ et se mit à semer son grain ; il avait mis à terre à côté de lui son manteau de fine