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la saga de nial

Thrain, fils de Sigfus, et Lambi, fils de Sigurd, et ils vinrent aussitôt. Gunnar leur dit où il voulait aller, et ils le trouvèrent bon. Gunnar monta à cheval avec douze hommes. Il vint à Kirkjubæ et appela Otkel au dehors. Skamkel était là ; il dit : « Je vais aller dehors avec toi ; car il s’agit maintenant d’être plus avisé qu’eux ; et je veux être à ton côté quand tu seras dans l’embarras, comme en ce moment. Mon avis est que tu fasses le fier ».

Après cela, ils sortirent dehors, Otkel et Skamkel, Halkel et Halbjörn. Ils saluèrent Gunnar. Il répondit courtoisement. Otkel demande où il veut aller. « Pas plus loin qu’ici, dit Gunnar, et je suis venu pour te dire, au sujet de ce grand dommage et de tout ce dégât qui a été fait ici, que c’est ma femme qui l’a fait, et cet esclave que j’ai acheté de toi ». — « Il fallait s’y attendre », dit Halbjörn. Gunnar dit : « Je viens te faire des offres honorables ; je t’offre donc que les meilleurs hommes du canton prononcent sur notre cas ». Skamkel dit : « L’offre est honorable, mais la partie n’est pas égale : les hommes libres du pays sont tes amis, et ils ne sont pas les amis d’Otkel ». — « J’offrirai donc, dit Gunnar, de prononcer moi-même et d’en finir sur le champ. Je t’engagerai mon amitié et je compterai tout l’argent dès à présent, et l’amende que je t’offre c’est une double amende ». Skamkel dit : « Tu n’accepteras pas cela ; il est insensé de le laisser prononcer lui-même, quand c’est à toi de le faire ». Otkel dit : « Je ne veux pas te laisser prononcer, Gunnar ». Gunnar dit : « Je vois bien les conseils qu’on te donne, et ceux qui les donnent s’en repentiront ; mais prononce donc toi-même ». Otkel se pencha vers Skamkel et dit : « Que répondrai-je maintenant ? » Skamkel dit : « Tu diras que l’offre est honorable, mais que tu veux porter la cause devant Gissur le blanc et Geir le Godi. Les gens diront que tu fais comme Halkel, ton grand-père, qui fut un très vaillant homme ». Otkel dit : « Ton offre est honorable,