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la saga de nial

on en a en sa possession. Et il en sera de même ici si c’est une main d’homme qui a mis le feu. Elles me montreront alors ce qu’on aura donné à chacune d’elles dans chaque maison. Et je veux qu’on me laisse tranquille sur cette affaire, dès que la lumière sera faite sur le vol ». Ils le promirent. Après cela ils retournèrent chez eux.

Mörd envoya des femmes dans tous les cantons, et elles furent en route un demi-mois. Elles revinrent, et elles avaient toutes sortes de choses. Mörd demanda où on leur avait donné le plus. Elles dirent que c’était à Hlidarenda qu’on leur avait donné le plus, et que Halgerd avait fait grandement les choses. Il demanda ce qu’elle leur avait donné. « Du fromage », dirent-elles. Il demanda à le voir. Elles le lui montrèrent, et il y en avait beaucoup de morceaux. Il les prit, et les garda avec soin.

Quelque temps après, Mörd alla trouver Otkel. Il le pria d’aller chercher le moule à fromages de Thorgerd ; et ainsi fut fait. Il mit les morceaux au fond du moule, et ils s’y ajustaient exactement. Ils virent donc qu’on avait donné aux femmes un fromage tout entier. Alors Mörd dit : « Vous voyez à présent que c’est Halgerd qui a volé le fromage ». Et ils furent tous du même avis. Mörd dit encore qu’il ne voulait plus entendre parler de cette affaire. Ils se séparèrent là-dessus.

Kolskegg vint trouver Gunnar et lui dit : « C’est fâcheux à dire ; il court un bruit qu’Halgerd aurait volé, et fait ce grand dommage à Kirkjubae ». Gunnar dit qu’il croyait qu’il en était ainsi. « Mais que veux-tu que je fasse ? » Kolskegg répondit : « Je suppose qu’on pense que c’est à toi, comme au plus proche, à payer pour les méfaits de ta femme ; et mon avis est que tu ailles trouver Otkel et que tu lui offres une bonne amende ». — « C’est bien parlé, dit Gunnar, et ainsi je ferai ».

Quelque temps après, Gunnar envoya chercher