Page:La Saga de Nial, trad. Dareste, 1896.djvu/112

Cette page a été validée par deux contributeurs.
92
la saga de nial

Il faut maintenant parler de Skamkel. Il chevauche le long de la Ranga, cherchant ses moutons ; voici qu’il voit briller quelque chose sur le chemin. Il saute à terre et le ramasse : c’était le couteau et la ceinture. Il lui semble qu’il connaît l’un et l’autre, et il vient à Kirkjubae. Otkel est là, qui se tient dehors et qui lui fait bon accueil. Skamkel lui dit : « Connais-tu ces précieux objets ? » — « Certainement je les connais », dit Otkel. — « À qui sont-ils ? » dit Skamkel. — « À Melkolf l’esclave » dit Otkel. — « Il faut que d’autres que nous deux les reconnaissent » dit Skamkel, car tu peux compter que je vais t’aider en ceci. » Ils montrèrent les choses à plusieurs, et tous les reconnurent. Alors Skamkel dit : « Qu’allons-nous faire à présent ? » Otkel répondit : « Il faut que nous allions trouver Mörd, fils de Valgard ; nous lui montrerons les choses et nous saurons ce qu’il nous conseille de faire. »

Après cela ils partirent pour Hofi et montrèrent à Mörd les choses, et lui demandèrent s’il les reconnaissait. « Oui, dit-il, qu’est-ce que cela fait ? Prétendez-vous avoir quoi que ce soit à démêler avec Hlidarenda ? » — « Il est dangereux, dit Skamkel, d’avoir des affaires avec des hommes aussi puissants ». — « Cela est certain, dit Mörd, et pourtant je sais des choses sur la vie et sur la maison de Gunnar, que nul de vous ne sait ». — « Nous te donnerons de l’argent, dirent-ils, pour que tu conduises cette affaire ». Mörd répondit : « Je paierai bien cher cet argent-là ; il se peut cependant que je risque l’aventure ». Après cela ils lui donnèrent trois marks d’argent, pour qu’il leur prêtât ses conseils et son aide. Il leur conseilla donc d’envoyer des femmes avec de menues marchandises qu’elles offriraient aux femmes dans chaque maison, pour voir ce qu’on leur donnerait en échange : « Car chacun est ainsi fait, dit Mörd, qu’on se débarrasse d’abord du bien volé quand