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sont rares « ceux qui peuvent étudier dans les textes originaux les monuments de cette admirable langue islandaise dont la grammaire est la plus compliquée et la plus rebutante qu’il y ait au monde ». Mais il ajoute ces paroles encourageantes : « Connaître l’islandais, c’est posséder un trésor d’un prix inestimable, c’est la seule langue actuellement vivante qui donne la clef de cette vieille littérature norraine, c’est le seul parler du moyen âge qui n’ait subi aucune altération. » Si pénible que soit le travail, il est à souhaiter que l’on se mette résolument à l’œuvre. M. R. Dareste, membre de l’Institut, en a vaillamment donné l’exemple en publiant sa traduction de la saga de Nial (Paris, E. Leroux, 1896). C’est le premier essai de ce genre. Le livre vaut d’être lu par tous ceux qui sont avides de nouveau. Un monde inconnu se révèle à nous dans ces scènes variées qui se déroulent devant nos regards, dans ces tableaux pittoresques d’une vie intense, fiévreuse, étrange par certains côtés, d’un état social qui fourmille de contrastes piquants avec nos idées et nos coutumes. (Voy. notre compte rendu dans le Bull. bibl. et pédag. du Musée Belge, T. II, p. 47.) — On nous permettra de signaler également notre travail sur le « Livre des Islandais »du prêtre Ari le Savant (trad. de l’anc. isl., préc. d’une étude sur la vie et les œuvres d’Ari et accomp. d’un commentaire. Bibl. de la Fac. de Philos. et Lettres de l’Univ. de Liège, fasc. IV. Bruxelles, 1898). Nous avons essayé de faire ressortir l’importance et la signification de cet ouvrage, qui fut le premier livre écrit en langue islandaise et qui devrait servir de base à toutes les études historiques et littéraires sur l’ancienne civilisation Scandinave. — La saga de Gunnlaug, dont nous présentons aujourd’hui la traduction aux lecteurs français, est une des plus charmantes que nous connaissions. Sans offrir cette