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AVANT-PROPOS



En 1874 l’Islande a fêté le millénaire de sa colonisation par des émigrants norvégiens. Destiné à glorifier un des faits les plus mémorables de l’histoire des peuples scandinaves, cet événement a eu le privilège d’éveiller l’attention de la plupart des nations européennes. Les regards des savants et des lettrés se sont portés vers le Nord et, à partir de cette date, nous voyons se dessiner, principalement dans les pays de langue germanique, un remarquable mouvement de sympathie et d’admiration pour l’antiquité islandaise. Peut-être convient-il de n’y voir qu’une simple coïncidence. Quelles que soient, d’ailleurs, les causes immédiates du phénomène, toujours est-il qu’une ère nouvelle semble s’ouvrir, dès cette époque, pour l’étude des monuments littéraires du Nord. L’Allemagne se distingue sous ce rapport. Elle qui, à la suite du Danemark, a depuis de longues années fait de la mythologie, des légendes épiques, des institutions de l’ancienne Scandinavie l’objet d’études approfondies, se remet à explorer avec un redoublement d’ardeur le vaste domaine de cette grandiose littérature éclose, il y a dix siècles, sur l’âpre terre d’Islande. C’est comme une renaissance du goût, qui, cette fois-ci, s’accomplit spécialement en