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samedi soir, étant assise dans la chambre d’habitation, elle laissa choir la tête sur les genoux de Thorkel, son époux, et envoya prendre le manteau que lui avait donné Gunnlaug. Lorsqu’on le lui eut apporté, elle se redressa, étendit le manteau devant elle et le contempla pendant quelque temps. Bientôt elle se laissa retomber dans les bras de son mari ; elle était morte. Thorkel dit alors cette strophe :

« J’ai pris dans mes bras l’arbre du serpent du bras, mon excellente épouse morte. Dieu enleva la vie à la Lofn aux vêtements de toile… Cependant, lui survivre est plus pénible encore pour l’avide chercheur d’or[1]. »

Helga fut enterrée près de l’église. Thorstein continua à vivre en cet endroit. Tous déplorèrent vivement, comme on pouvait s’y attendre, la mort de Helga. Telle est la fin de cette saga.


  1. Le serpent du bras = le bracelet ; l’arbres du serpent des bras, de même que la Lofn (une asynje ou déesse) aux vêtements = la femme (ici, Helga). L’avide chercheur d’or = l’homme ; ici, lui-même. Cette strophe est incomplète ; les vers 5 et 6 manquent, ce qui rend douteux le sens des deux derniers vers.