Page:La Saga de Gunnlaug Langue de Serpent, trad. Wagner, 1899.djvu/103

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son entourage se livraient au sujet de sa querelle avec Hrafn et le pria de lui donner un guide pour le conduire dans l’intérieur du pays, à Lifang. Or. le jarl avait appris que Hrafn avait quitté Lifang pour s’en aller vers l’est, en Suède ; aussi accorda-t-il à Gunnlaug l’autorisation de se mettre en route et lui donna deux guides pour l’accompagner dans son voyage, Gunnlaug partit donc de Hladir, avec six compagnons, pour gagner Lifang. Il y arriva dans la soirée du jour même où Hrafn avait de bon matin quitté ce lieu en compagnie de cinq hommes. De là, Gunnlaug se dirigea sur Veradal et arrivait toujours le soir à l’endroit où Hrafn avait été la nuit précédente. Gunnlaug continua son voyage jusqu’à la dernière ferme de la vallée et qu’on appelait « À la Colonne ». Hrafn était parti de là le matin. Alors Gunnlaug ne s’arrêta plus en chemin ; il se remit en route immédiatement pendant la nuit, et le lendemain, au point du jour, ils s’aperçurent l’un l’autre. Hrafn était parvenu à un endroit où il y avait deux lacs entre lesquels se trouvait un terrain plat connu sous le nom de « plaine de Gleipnir » ; dans l’un des lacs s’avançait une petite langue de terre appelée Dinganes. C’est sur ce promontoire que s’installèrent Hrafn et ses compagnons ; ils étaient cinq en tout. Parmi eux se trouvaient notamment ses parents Grim et Olaf. Dès que les adversaires se rencontrèrent, Gunnlaug dit : « Il est heureux que nous nous soyons trouvés. » — « Je n’y vois aucun inconvénient, » répondit Hrafn ; « maintenant tu as le choix, » ajouta-t-il, « fais comme tu l’entends ; veux-tu que nous combattions tous ou nous deux seulement ? » Gunnlaug déclara qu’il aimait autant une manière que l’autre. En ce moment, Grim et Olaf, les parents de Hrafn, intervinrent en disant qu’ils n’entendaient point