Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 70 —
abandonner à sa cause légère,
loin du rivage, l’animal de la mer[1] ».
Et quand ils arrivèrent au loin dans la haute mer, les flots se soulevèrent avec fureur une seconde fois ; un ouragan terrible éclata, accompagné de rafales de neige si épaisses que l’on ne pouvait voir de la proue à la poupe. Le bateau fut tellement assailli qu’il fallait sans cesse en tirer l’eau. Alors Fridthjof dit :
« Quiconque voyage loin », dit Björn, « doit s’attendre à de semblables infortunes ».
« Cela est certain », frère, s’écria Fridthjof, et il dit :
6. « Helgi est la cause de ce que les vagues
à crinière de frimas[4] grossissent.
Il n’en est plus comme au jour où j’embrassais
la blanche fiancée au bois sacré de Baldr.
- ↑ En isl. lögdyr ; c’est-à-dire le bateau. Cf. lögfágr, « coursier de la mer » (Hymiskvida 25, 2). Lögr est un terme poétique pour désigner l’élément liquide.
- ↑ Nous ne nous voyons plus les uns les autres.
- ↑ En opposition avec le Sognfjord, où ils se trouvaient à l’abri derrière les Solundareyjar.
- ↑ Les vagues apparaissent ainsi comme les « coursiers de la mer ». Hrimfaxi, « crinière de frimas » » est, dans la mythologie scandinave, le nom poétique du coursier qui porte la Nuit et qui avec l’écume de sa bouche arrose la terre chaque matin.