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III. — LES NÉGRIERS

LES RAZZIAS

Comme s’il n’avait pas suffi, dans l’Afrique sanglante, des effroyables hécatombes de la guerre et des coutumes funéraires pour décimer les populations, la traite humaine allait y ajouter ses ravages, et quels ravages ! Pour une sonnette, pour un miroir, pour une demi-aune d’étoffe, les hommes vendent leurs femmes et leurs enfants. Le P. Cavazzi rapporte qu’un Congolais était au désespoir de n’avoir plus personne à vendre, ayant mis à l’encan, frères, sœurs, enfants, père et mère. Et il en était encore ainsi au milieu du dix-neuvième siècle, au rapport de Bouët-Willaumez qui fut témoin de la vente d’une jeune fille par sa propre mère !

Pour se procurer de l’eau-de-vie ou des étoffes d’Europe, des tribus se livrent bataille, des courtiers en canots bien armés remontent les rivières, en quête de gibier humain. Gare aux enfants postés dans les champs de riz pour chasser les oiseaux,