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de corail et de verre attachés aux cheveux et aux doigts, et de gros anneaux d’ivoire au-dessus du coude. Mais ce qu’il y a en elles de plus effroyable, c’est la gorge. Il semble que deux longues vessies de cochon, demi-sèches et demi-enflées, leur pendent au cou. Ces vilaines tétasses dont la peau est rude comme du chagrin, leur descendent plus bas que le nombril et ont un bout feuille-morte plus gros que celui des tétines de vaches. Elles les jettent par-dessus l’épaule pour allaiter l’enfant qui est attaché derrière. Avec tout cela, la vanité de ces laides pécores est incroyable ; elles s’imaginent être les plus belles femmes de l’univers. »

Ces Vénus Hottentotes échappèrent à l’esclavage. C’est de l’Inde et de l’Insulinde, du Coromandel et de Ceylan, de Timor et Macassar, et enfin de Madagascar que les Hollandais du cap de Bonne-Espérance tirèrent les esclaves nécessaires à la culture de l’Afrique Australe.

LES « CLANS » CAFRES

« Les vrais Cafres, écrivait à Lady Barnard, John Barrow, le futur fondateur de la Royal Geographical Society, je les admire énormément. Ils mènent une véritable vie pastorale et constituent des clans pareils à ceux des Highlands de l’Écosse, et dans chaque clan toutes choses, sauf les femmes, sont en commun. Ils ne connaissent pas les désastreux effets de l’alcool. Ils sont bien faits, ils ont l’air fier, délibéré et gai : toute leur allure trahit la satisfaction et le bonheur. Je n’ai