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christianisme avait pénétré dans l’Angola avec les missionnaires jésuites qui comptaient, dès l’an 1590, une vingtaine de mille néophites.

UNE RACE HIDEUSE : LES HOTTENTOTS

Contre l’esclavage, une race était protégée par sa hideur. — « Peut-on donner le nom d’hommes à de pareils animaux », disait, en 1697, François Leguat en parlant des Hottentots : « Ils mangent la viande crue : s’ils rencontrent quelque bête morte, ils l’éventrent, fraîche ou puante, et font grande chère de tripes à bon marché. Le nez écrasé, les yeux ronds, les cheveux fort crépus, ils se barbouillent de suie détrempée dans de la graisse pour se rendre noirs le plus qu’ils peuvent, et ils s’étendent sur le dos face au soleil pour mieux faire pénétrer la couleur. Cet embellissement les rend si puants qu’on ne saurait approcher d’eux sans se sentir soulever le cœur. À chaque flocon de leur chevelure est attaché quelque morceau de verre ou quelque petite lame de cuivre. Ils se passent dans le bas de l’oreille un morceau de bois plus gros que le pouce ; et au bout de cette lardoire, ils attachent des coquilles, ce qui fait un agréable cliquetis et un galant effet. Ces vilains falots vivent comme des cochons.

« Les femmes ont quelque chose de plus laid encore : elles ont la vilaine coutume de porter quantité de boyaux liés autour du cou et des jambes, en guise de colliers et de jarretières.

« Elles portent aussi des coquilles et des morceaux