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quoi les négriers Nantais donnèrent à un de leurs plus beaux navires le nom de Roy de Gabingue ; ainsi orthographiaient-ils Cabinda.

Les scrupules du roi de Cabinda étaient partagés par son collègue, le comte de Sogno. Les missionnaires portugais et italiens lui avaient défendu de laisser tomber ses sujets entre les mains des hérétiques, Anglais ou Hollandais. Pour avoir transgressé cette défense en 1683, le comte de Sogno se vit excommunier par le P. Merolla. Et il dut faire amende honorable, nu-pieds, couvert d’un sac, une couronne d’épines sur la tête, un crucifix en mains et la corde au cou. Un proche parent du comte et d’autres grands personnages de la cour s’étant avisés de vendre des nègres aux Anglais, le P. Zucchelli les fit tous enchaîner et les obligea à se présenter à l’église, à genoux. On éteignit à leur arrivée toutes les lumières et, soufflant la fumée dans leur visage, on sonna l’office des morts. Après plusieurs mois de cette rigoureuse punition, ils furent admis à faire amende honorable, un cierge en mains.

UN NÉGRIER MARSEILLAIS ROI DU CONGO

Dans ce pays peu courtois, les guerriers regardaient les femmes « comme de viles esclaves, créées uniquement pour les amuser et les servir. Or, l’amour suppose et exige l’amour, et jamais l’autorité n’a commandé à la tendresse ». Une reine de couleur vengea son sexe.

Sur un haut plateau qu’entourent de toutes parts des ravins, s’élevait l’ancienne capitale du