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au point qu’on l’envoya à l’Université de Leyde pour compléter son instruction. Il y soutint publiquement une thèse en latin et, après avoir terminé, en 1742, ses études de théologie, il fut envoyé comme pasteur parmi ses frères de couleur, à Saint-George d’Elmina. Il avait prêché devant de nombreux fidèles dans diverses villes de Hollande. De quel ascendant ne jouirait-il pas, pensait-on, sur ses compatriotes ! Cet espoir fut déçu. Loin de les éclairer de la lumière de l’Évangile, le pasteur revint, dès qu’il eut mis le pied en côte d’Or, à la religion de ses pères, au culte de grossières idoles, dans la ville même où était le siège du gouverneur général des établissements hollandais.

Il en était de même tout le long de la côte.

Les mulâtres du Sierra Leone, fils d’Anglais, établis là-bas, ne parlent que la langue de leur mère, écrivait en 1787 Matthews, ils n’ont d’autres coutumes que celles de leur pays. Ceux qu’on envoie en grand nombre étudier en Angleterre, reprennent à leur retour et la manière de vivre et les coutumes et les superstitions de leurs compatriotes.

LE TAMBOUR DE MORT DES SANGUINAIRES ACHANTIS

Sur la côte d’Or qui, du cap des Trois-Pointes à la rivière de la Volta, compte soixante-quinze lieues, Anglais et Hollandais avaient mis la main, en y construisant vingt-trois forts. Installé à Elmina, le gouverneur hollandais avait dans son secteur les comptoirs d’Axim, Trois-Pointes, Accada,