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n’empêchait pas le chevalier Des Marchais de rendre aux négresses du rio un hommage enthousiaste : « D’une taille assez petite, déliées et très bien prises, elles ont les plus beaux traits du monde, les plus beaux yeux, les plus vifs, la bouche petite, les dents d’une blancheur à éblouir. Elles sont enjouées ; elles ont l’esprit fin, beaucoup de vivacité et surtout un air tout-à-fait coquet ; leur physionomie est libertine et n’est point trompeuse. » Les grands étaient vêtus de pagnes et portaient le poignard au côté. Les esclaves que chargeaient à la côte des Dents, les négriers, venaient de hautes montagnes qui s’élevaient dans le nord-est.

Au milieu du dix-neuvième siècle, Bouët-Willaumez conseillait de se méfier des Mal-Gens, dont les pirogues, capables de contenir une vingtaine de personnes, rôdaient autour des bâtiments de faible tonnage.

De l’autre côté de la rivière de Botrou, était la côte des Bonnes-Gens, des Cap-Lahous, ainsi appelés parce que le littoral offrait, tout autour de ce cap, au Petit-Lahou, au Grand-Lahou, au Jack-Lahou, une série ininterrompue de villages ombragés de palmiers et entourés de tapades en paille, en direction du Petit-Bassam et du Grand-Bassam. Les Hollandais donnaient aux naturels d’autres noms, les Quaqua, parce que c’était chez eux un terme de bienvenue, ou les Six Bandes, parce que les indigènes fabriquaient des pagnes de coton rayés de blanc et de bleu sur six bandes. C’étaient les gens les plus francs et les plus polis de toute la Guinée. Les femmes avaient la tête couverte de papillotes d’or, les jambes, les bras