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et du chevalier Des Marchais l’accueil qu’on y faisait aux Français. Une grande cabane de feuillages était spécialement édifiée pour les recevoir ; et le roi nègre leur offrait un repas, que des filles apportaient elles-mêmes dans des bassins d’étain et de cuivre étamé. Ces jeunes filles « sçavoient la langue françoise et se faisoient honneur de la parler, témoignant n’aimer que les François ».

À dix-huit lieues de là, était le cap Mesurado, peuplé d’une tribu sympathique, qui agissait avec les Français comme avec des amis fidèles, mais que les Anglais et les Portugais traitaient de fourbe, vindicative et cruelle.

Ces gens avaient des habitations fort proprettes. Leurs chambres à coucher étaient dans une case isolée de la cuisine et du grenier à riz. Un hangar ou Caldé leur servait de parloir. C’est là, chez les Kroumanes de la côte des Graines, que les gens de couleur des États-Unis devaient fonder, il y a plus d’un siècle, la république de Libéria.

Stedman observait que les indigènes faisaient des offrandes à un cotonnier sauvage au tronc élégant et à la taille majestueuse : « Comme nous n’avons pas de temple pour l’exercice de notre religion, lui dirent ses interlocuteurs, nous nous rassemblons sous ses branches qui nous garantissent des ardeurs du soleil, pour y entendre la lecture de notre prêtre. Nous avons une telle vénération pour cet arbre que jamais on ne le coupe pour quelque cause que ce soit. »