Page:La Roncière - Nègres et négriers, 1933.djvu/261

Cette page n’a pas encore été corrigée

Tais-toi

}}


Ne me dis rien. Tais-toi. Toute parole est vaine.
Je connais tous les mots de tendresse et de foi,
Qu’ont murmurés des voix chères comme la tienne ;
Les mots sont vains et les serments sont faux. Tais-toi.

… Tais-toi, pour que demain, après des heures folles,
D’un éphémère lien il ne subsiste en moi
Que le cher souvenir de lèvres sans paroles
Et d’une âme enivrée et muette. Tais-toi.


Pour la musique, la France a moins de succès. La femme d’un président déclarait qu’à Paris, elle n’avait rien trouvé qui valût le tambour haïtien !

Mais là ne s’arrête point le rayonnement de la France :

« Dans l’Amérique tropicale, écrit Harry H. Johnston, la France a traité le nègre mieux que tous autres peuples, aussi bien comme esclave et affranchi que comme libre citoyen. Entre lui et le blanc, il y a peu ou point d’antipathie, comme cela existe si souvent entre l’Anglo-Saxon et le nègre ou le négroïde. L’empreinte de la France sur les nègres de la Dominique, de Sainte-Lucie, de Saint-Vincent, de la Grenade, de la Trinité a été si intensément gravée, elle a été si profonde que, même après un siècle et demi de domination britannique, elle subsiste encore, moulant pensée, langage, religion, coutumes sociales. » À la