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Houn. Et c’était une mélopée africaine qu’ils chantaient en battant des tiges de fer pour forcer le serpent à lever la tête : Azibhom guidi sobo yada hombloco yey, lisons-nous dans l’Exploration de l’année 1881.

Le papaloi haïtien avait gardé par surcroît l’habit de cour dahoméen, une sorte de surplis ; la clochette de Port-au-Prince, en 1864, faisait partie de l’attirail des féticheurs d’Abomey. Et cet enfant, qui fut suspendu la tête en bas pour être égorgé, était dans la même position que les victimes attachées aux potences d’Abomey et mutilées pour arroser de leur sang les rois de la féroce tribu africaine.

LES ÎLES DES REVENANTS

Mais ici, un problème ethnique se pose. Si l’on a conservé à Haïti le culte du Serpent, ce culte est-il l’apanage des familles d’origine dahoméenne ? Car il n’y est pas universel. Il fut proscrit par Dessalines, qui massacra une assemblée d’affiliés du Vaudoux, et par Geffrard qui prescrivit la destruction des tambours rada et des fétiches, alors que, tout au contraire, l’empereur Soulouque et le général Hippolyte en étaient de fervents adeptes. Le général Therlonge en portait même ostensiblement les insignes, avec une robe écarlate à la mode antique.

Jadis, au temps de l’esclavage, on discernait les Dahoméens, — Aradas, Fonds et Foncédas, —