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demandaient les gens de l’oasis du Touat, déclarait « qu’il n’y avait aucune différence à faire entre les races humaines. Quelques généalogistes, ajoutait-il en citant Ibn Khaldoun, n’ayant aucune connaissance de l’histoire naturelle, ont prétendu que les nègres, race descendue de Ham (Cham), fils de Noé, reçurent pour signe distinctif la noirceur de la peau, par suite de la malédiction dont leur ancêtre fut frappé par son père, et qui aurait eu pour résultat l’altération du teint de Ham et l’asservissement de sa postérité. Mais la malédiction de Noé contre son fils se trouve rapportée dans le Pentateuque ; et il n’y est fait aucune mention de la couleur noire ».

LE CODE NOIR (1685)

Le Conseil Souverain de Saint-Domingue, au Petit Goave, fit un jour solennellement proclamer un édit qu’il venait de recevoir de Versailles et qui était le statut de l’esclavage. Le code noir, comme on appela l’édit de mars 1685, tempérait par des mesures d’humanité les rigueurs de la servitude :


« Déclarons les esclaves être meubles et, comme tels, entrer en la communauté. Ne pourront être saisis et vendus séparément le mari et la femme et leurs enfants impubères.

{{T|« Seront tenus les maîtres de fournir à chaque esclave, par chaque an, deux habits de toile ; par chaque semaine, deux pots et demi de magnoc, ou trois cassaves avec deux livres de bœuf salé,