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qui trouvèrent le moyen de s’échapper, se réfugièrent à Badagry. Des autres, les Dahoméens firent une pyramide de quatre mille têtes. En vain, les gens de Whydah avaient-ils imploré leurs dieux tutélaires : « Si vous êtes des dieux, parlez et sauvez-vous », disaient les Dahoméens en coupant la tête des serpents, pour faire de leur corps une grillade.

Puis, comme l’histoire nous en offre de fréquents exemples, les vainqueurs épousèrent le culte des vaincus. Abomey eut aussi son temple du serpent, son collège de douze prêtresses vouées au célibat et chargées de nourrir, en secret, de rats, l’inoffensif python, qu’invoquaient pour un heureux accouchement les femmes enceintes. Mais que le grand-prêtre, « le grand Woodnous », ne s’avise pas d’empiéter sur le cérémonial réservé au roi : « Il est donc vrai, grand Woodnous, que les dieux t’ont rendu invulnérable », lui déclara le roi du Dahomey ; et d’un revers de son sabre, il lui fit voler la tête. Recueillons ce précieux témoignage de Labarthe, qui écrivait, en 1803. Le serpent avait un grand prêtre, un Woodnous, qui voulait jouir des honneurs royaux.

HAÏTI A ENCORE LES DIEUX DAHOMÉENS

Mais autrement caractéristique est l’ouvrage publié en 1911 par l’administrateur des colonies Le Hérissé sur l’Ancien royaume de Dahomey. Là, le Vaudoun, — Vôdoun dans le texte, — est