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vieux dieux, papa Legba, Ogoun Badagry, Wangol, Agoué, Damballa-Oueddo, le dieu des carrefours, le dieu de la guerre, le maître de la terre, le maître des mers et le dieu serpent.

Retenez ces noms qui, pour le néophyte, n’avaient guère de sens. Ils portaient en eux leur marque d’origine, restée indélébile dans le souvenir des générations haïtiennes ; un ami de Seabrook, Faustin Wirkus, qui effleura aussi le mystère, ne put saisir le moindre mot de cet idiome qu’il devina africain.

En Louisiane, autre région d’Amérique qui fut aussi à la France et reçut la même race de nègres, le culte du Vaudoux est toujours vivant. Certaine nuit de l’an 1863, la police de la Nouvelle-Orléans était avisée qu’une réunion de la secte se tenait dans un endroit secret. Elle y surgit brusquement, au moment où des négresses, toutes nues, exécutaient une danse frénétique autour de couleuvres. La grande-prêtresse officiait.

Paul Morand, dans Magie Noire, décrit une cérémonie rituelle qui eut lieu à Paris. Une « Congo », venue de Bâton-Rouge en Louisiane, y présidait.

Là, en Louisiane, le culte intégral avait conservé son caractère sanglant.

LE CULTE DU VAUDOUX SE PERPÉTUE EN LOUISIANE

Clémentine Barnabet, « prêtresse de l’église du sacrifice et du serpent sacré », fut arrêtée en 1912 à Lafayette pour avoir immolé au Vaudoux trente-sept gens de couleur. Elle professait cette