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XI. — IL Y A ENCORE DES NÉGRIERS

Certaine semaine de l’année 1871, surgissait soudain dans les environs de Ghizeh, en Égypte, un convoi de 2.000 nègres du Ouadaï, qui avait cheminé par une piste peu connue du désert libyque. Il s’évanouit rapidement, tant sa vente fut mystérieuse.

En 1885, Stanley remontait le Congo. Partout, des troncs d’arbres roussis par le feu, là où il avait vu, peu avant, de florissants villages. Une horde de négriers arabes du Zanzibar avait passé là ; et pour emmener un peu plus de 2.000 esclaves, une cordelette passée dans l’oreille, elle avait mis à sac une région plus grande que l’Irlande. Une mère fléchissait-elle sous le poids de son bébé, les tortionnaires jetaient l’enfant à terre et lui brisaient le crâne. À Oujiji, un des grands centres de traite de Tanganyika, l’abondance des cadavres d’esclaves était telle que les hyènes étaient dégoûtées de la chair humaine. L’Afrique perdait son sang par tous les pores.