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L’esclave n’était qu’un reproducteur sans pedigree. Sans état civil, il ne comptait que par les recensements qui le soumettaient à la capitation et aux corvées. Bien vénal, héritage transmissible, il n’avait légalement ni volonté, ni famille, ni patrie. Il n’avait qu’un maître, qui pouvait être un despote.

Mais voilà que l’abolition de l’esclavage dans les colonies anglaises provoquait, aux États-Unis un long frémissement. Des sociétés antislavistes se formaient dans la plupart des États du Nord : contre ces tendances nouvelles, une réaction violente se produisait dans les États du Sud. Dès 1836, « le règlement bâillon » rejetait, avec le mépris conjugué des whigs et des démocrates, les moindres pétitions des sociétés antislavistes adressées au Congrès.

« LA CASE DE L’ONCLE TOM »

En 1850, fut promulguée une loi, qui imposait aux habitants de s’emparer des esclaves évadés pour les rendre à leurs propriétaires. Sous le coup de l’indignation provoquée par cette dure contrainte, la femme d’un pasteur, Mme Beecher Stowe écrivit une œuvre poignante qui, après avoir paru en feuilleton dans le National Era de Washington, fut publiée, en 1852, en volume sous le titre : La Case de l’oncle Tom.

L’oncle Tom, un pauvre nègre arraché à sa femme et à ses enfants pour être vendu au loin à un autre maître, la dislocation brutale de la famille, la vie et la mort d’un enfant, la vie