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leurs enfans, visitoit assiduement et consoloit les malades. De longues et fréquentes excursions entreprises pour les voir et les servir, l’ont consumé en peu d’années par la fatigue et les sueurs excessives. De son vivant, on les a entendus dire qu’il étoit sûrement Jésus-Christ, descendu de nouveau sur la terre pour venir à leur secours. »

LA FERMETÉ DE L’ASSEMBLÉE COLONIALE
ÉVITE DES TROUBLES
AUX ÎLES DE FRANCE ET DE BOURBON

À nos possessions de l’Océan Indien, la fermeté de la population blanche, qui était de 16.000 âmes contre 45.000 nègres à l’île de France et de 6.000 contre 33.000 nègres à Bourbon, avait évité une catastrophe. L’assemblée coloniale avait refusé de recevoir les agents du Directoire chargés de l’application du décret du 16 pluviôse an II. Et le Directoire abandonna à ses destinées l’archipel des îles enchantées qui avait servi de cadre à Paul et Virginie. — « Il n’y a dans aucune partie du monde d’habitants plus favorisés et plus parfaitement libres, disait un gouverneur. Point d’impôt, point de dîme, point de titres, point de fiefs, point de droits seigneuriaux. Le dernier habitant est aussi libre que le premier. » Mais que des nègres, eux, s’avisassent de conquérir par la fuite la liberté, une vingtaine de détachements, organisés par l’arrêté du 1er pluviôse an XII (13 janvier 1804), se mettaient à leur poursuite et avec un tel succès, qu’en un an, plus de mille fugitifs furent capturés. Une année de chaînes,