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sous les aisselles et les cuisses. Des femmes enceintes furent empalées, d’autres eurent les yeux crevés par des épingles, et des enfants furent dévirilisés avec de mauvais ciseaux ».

Quatre cents Espagnols étaient forcés de se battre sous les drapeaux de Toussaint-Louverture. Suspects aux noirs, ils furent désarmés au camp de Plasac et chargés à la baïonnette par les nègres. Quelques-uns, découverts dans une cachette, furent suppliciés de façon abominable : « L’un eut le corps scarifié profondément, afin d’y pouvoir ranger des cartouches qu’on y allumait. On lui mit dans la bouche un énorme marron d’artifice pour lui faire sauter la tête : ce fut la fin du supplice. Un autre eut les membres désossés. Un troisième fut écartelé par des arbres fortement arqués, lesquels en se redressant déchirèrent le patient. Un quatrième… quel génie peut inventer un tel supplice ? eut les paupières arrachées, les oreilles coupées ; saigné aux quatre veines, il fut chassé du camp à coup de fouet. »

Six soldats français ont été faits prisonniers à la Crête-à-Pierrot. Sous les regards terrifiés de Descourtilz, que Dessalines traînait comme médecin à sa suite, l’un des soldats fut « éventré, rôti, mangé ; tous s’abreuvaient au ruissellement de ses artères. Le second fut dévirilisé, rôti. Le troisième eut les membres cassés et fut dépecé comme un animal. Le quatrième et le cinquième eurent le corps déchiré pour y couler des balles fondues. Le sixième eut les yeux crevés et arrachés, les ongles extirpés, le crâne scié, dans lequel les noirs burent, à la ronde, de son sang fumant ». L’anthropophagie ancestrale avait