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VI. — LA RÉVOLUTION DANS LES COLONIES FRANÇAISES’’'

SAINT-DOMINGUE À FEU ET À SANG

Le 16 pluviôse an II (4 février 1794), fut une date historique pour les gens de couleur. À la tribune de la Convention, on s’occupait de leur sort : « Président, s’écria Lacroix, député d’Eure-et-Loir, ne souffre pas que la Convention se déshonore par une plus longue discussion. » Et dans un élan enthousiaste, l’abolition de l’esclavage fut votée. Deux députés coloniaux montèrent à la tribune pour manifester leur joie en embrassant le président, et une citoyenne de couleur s’évanouit dans la salle.

Imaginez une amnistie qui libère tout d’un coup des milliers de prisonniers et leur livre, sans défense, leurs geôliers. C’est exactement ce qui se passa à Saint-Domingue, où les blancs n’étaient qu’une trentaine de mille contre quatre cent cinquante-deux mille gens de couleur, déchaînés