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était originaire de la côte de Sierra Leone, et la trompe, des îles Sherbroo.

Instruments de musique nègres
extrait de Voyage à Surinam (Paris, an VII)
par John Gabriel Stedman

Les instruments n’avaient pas toujours, en Afrique, les mêmes noms. Aussi le tambour, à Loango, était le dembe ; et la kilara, grande guitare au chevalet de fer et au manche de cinq pieds recourbé par le haut, semble bien être le créole-bania (15) des îles. Le musicien la plaçait entre ses jambes et en jouait des deux mains comme de la harpe.

Le balafon, lui, répondait au xylophone. Dans la Relation de voyage, de Froger, en 1715, on voit un nègre sénégalais accroupi au pied d’un baobab, un balafon devant lui. De baguettes au bouton couvert de cuir, pour rendre le son moins rude, il frappe des règles de bois dur, disposées en forme d’harmonica et calibrées de manière à rendre un des tons ou demi-tons de la gamme. Elles sont reliées par des cordelettes de boyaux, qui passent sur des baguettes rondes placées entre les réglettes. Au-dessous des touches, sont attachées une douzaine de petites calebasses qui en renforcent le son et dont les différentes grosseurs font le même effet que des tuyaux d’orgue. « Sur deux à trois octaves, le balafon donne des sons qui ne sont nullement désagréables, écrivait naguère Maurice Delafosse. Bien des joueurs de xylophone sont de véritables virtuoses ; l’un d’eux improvise le récitatif, les autres reprennent au refrain, chacun exécutant sa partie. »

Dans la grande île anglaise de la Jamaïque, Beckford était plongé dans l’extase par la flûte caramentee, — de Cormentin, — et dans l’attendrissement par le bender (la benta), dont les